Le Canada augmente les vérifications et les pénalités pour les employeurs qui embauchent des travailleurs étrangers temporaires. Que vous utilisiez le processus d'EIMT ou une autre filière du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), l'année 2025 s'annonce comme une année de conformité plus stricte. Les amendes gouvernementales ont atteint des niveaux record et les interdictions sont de plus en plus fréquentes.
Dans cet article, nous expliquons les nouvelles tendances en matière d'application de la loi, décrivons les obligations des employeurs et proposons des mesures concrètes pour protéger votre entreprise et vos travailleurs. Restez en conformité, évitez les pénalités coûteuses et préparez-vous aux audits à venir en toute confiance.
En un coup d’œil
- Les amendes liées au Programme des travailleurs étrangers temporaires ont augmenté de 55 % en un an, atteignant 4,1 millions $ en 2024.
- Si 11 % des employeurs inspectés en 2023–2024 ont été déclarés non conformes, d'autres ont également fait l’objet de sanctions ou d’interdictions.
- Les employeurs du Québec doivent désormais respecter les plafonds fédéraux et des règles plus strictes pour les postes à bas salaire.
Des pénalités en hausse : Une année record pour les amendes et les interdictions
Le gouvernement fédéral sévit contre les employeurs qui ne respectent pas la législation. Pour la seule année 2024, plus de 4,1 millions de dollars d'amendes ont été infligés dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires, soit une augmentation de 55 % par rapport à l'année précédente. Dans le même temps, le nombre d'entreprises exclues du programme a plus que doublé.
Entre avril et septembre 2024, 649 inspections d'employeurs ont été réalisées. Si 11 % d'entre eux ont été officiellement déclarés non conformes, les mesures d'exécution, y compris les sanctions pécuniaires et les interdictions de participer au programme, ont touché une proportion beaucoup plus importante. Au cours de cette même période, 20 employeurs ont été interdits et 2,1 millions de dollars d'amendes ont été imposés.
Ces données montrent que même de petites erreurs de documentation, telles que des feuilles de temps manquantes, des contrats non signés ou des salaires insuffisants, peuvent désormais avoir de graves conséquences, y compris une mise à l'index publique et des interdictions pluriannuelles.
Nouveautés en 2025 : Plafonds, structure des sanctions et déclencheurs d'inspection
Plusieurs changements de politique et outils d'application ont été introduits entre fin 2023 et 2025. Ces changements influencent la manière dont les inspections sont menées et les priorités des régulateurs.
- Les plafonds nationaux pour les TET à bas salaires ont été rétablis, y compris au Québec. La plupart des employeurs ne peuvent désormais pas embaucher plus de 10 % de leur main-d'œuvre dans des postes à bas salaires, à moins d'être exemptés.
- Lescatégories de sanctions ont été élargies et certaines infractions, comme le refus d'une inspection ou l'omission de fournir des documents, sont désormais passibles d'une amende maximale de 45 000 dollars par cas.
- Lesemployeurs qui exercent leurs activités "sur papier uniquement" ou qui ne démontrent pas qu'ils exercent une activité commerciale réelle sont désormais passibles d'amendes par travailleur et non plus d'un montant forfaitaire.
- L'exemption du Québec des limites fédérales a été levée, et Montréal a connu un gel temporaire du traitement des demandes d'AIMT pour les bas salaires, en raison du chômage régional.
- Les inspectionssont plus ciblées : les audits peuvent être déclenchés par des informations anonymes, des dossiers non concordants ou des infractions répétées. On s'attend également à un plus grand nombre de visites inopinées.
Ces mises à jour confirment le passage stratégique d'une application réactive à un ciblage proactif fondé sur le risque.
Obligations de l'employeur : Ce que la loi exige
Les employeurs qui embauchent des travailleurs étrangers dans le cadre du PTET, y compris les filières exemptées de l'EITA et de l'EITA, doivent respecter les obligations légales énoncées dans le Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés (RIPR). Ces règles sont conçues pour garantir que les travailleurs sont traités équitablement et que le droit du travail canadien est respecté.
Les principales responsabilités sont les suivantes
- Verser le salaire promis dans l'offre d'emploi
- Fournir un contrat de travail signé avant le premier jour de travail
- Fournir aux travailleurs des informations écrites sur leurs droits au Canada
- Respecter toutes les lois fédérales et provinciales en matière de travail
Prévenir les abus et les représailles sur le lieu de travail
Le non-respect de ces obligations peut entraîner de lourdes sanctions. Les employeurs peuvent se voir infliger une amende pouvant aller jusqu'à 45 000 dollars par infraction et, dans les cas les plus graves, être exclus du programme pour une période pouvant aller jusqu'à cinq ans.
Les employeurs doivent également
- conserver tous les documents relatifs aux travailleurs pendant au moins six ans
- Fournir rapidement des documents en cas d'audit
- conserver les documents prouvant le paiement, les tâches, les heures travaillées et le respect des conditions de l'offre d'emploi.
- Ces obligations s'appliquent à l'ensemble du PTET, quelle que soit la filière.
Les employeurs québécois confrontés à de nouvelles pressions
Les employeurs québécois sont désormais soumis à la même surveillance fédérale que le reste du Canada.
À partir de la fin de l'année 2024, des plafonds nationaux sur les travailleurs étrangers temporaires faiblement rémunérés s'appliquent dans toutes les provinces, y compris au Québec.
Les employeurs doivent veiller à ce que les TET ne représentent pas plus de 10 % de leur main-d'œuvre dans les postes à bas salaire, à moins qu'ils ne bénéficient d'une exemption temporaire dans des secteurs essentiels tels que les soins de santé ou la transformation des aliments.
Cette mesure met fin à une exemption de longue date et augmente le risque d'audit et de rejet pour les employeurs opérant à Montréal et dans d'autres villes du Québec. En fait, en raison du taux de chômage élevé, un gel temporaire des demandes d'emploi de travailleurs à bas salaires a été instauré dans la région de Montréal.
Des erreurs à haut risque à éviter
Les exigences en matière de conformité étant de plus en plus élevées, Service Canada a signalé plusieurs infractions courantes qui entraînent des pénalités :
- Absence de contrat de travail mis à jour ou signé
- Payer moins que le salaire indiqué dans l'offre d'emploi
- Faire des déductions non autorisées par la loi (par exemple, facturer des frais de recrutement)
- Ne pas fournir de logement sûr et légal ou d'assurance lorsque c'est nécessaire
- Incapacité à prouver les fonctions du travailleur, les heures travaillées ou les étapes du recrutement.
Même si ces problèmes ne sont pas intentionnels, ils peuvent donner lieu à un constat de non-conformité. Les employeurs peuvent être publiquement inscrits sur le registre de non-conformité d'IRCC, ce qui nuit à leur réputation et à leurs perspectives d'embauche.
Que se passe-t-il lors d'une inspection ?
Les inspections peuvent être de routine, motivées par des plaintes ou déclenchées par des incohérences dans les documents. Les employeurs peuvent recevoir un avis par courrier électronique ou postal leur demandant des documents spécifiques
. Dans certains cas, un audit en personne ou virtuel suivra.
Les inspecteurs peuvent interroger les travailleurs étrangers, demander les fiches de paie, examiner les contrats de travail et vérifier les activités de l'entreprise. Ils sont également autorisés à évaluer les conditions de travail et les protocoles de sécurité.
L'employeur doit se conformer à la date limite indiquée dans l'avis d'audit. Les retards ou les réponses incomplètes peuvent entraîner des constatations automatiques de non-conformité.
Liste de contrôle : Ce qu'il faut conserver pour chaque travailleur étranger
Veillez à conserver les documents suivants pendant au moins six ans :
- Lettre d'approbation de l'EIMT et documents de demande (le cas échéant)
- Contrat de travail signé (en anglais ou en français)
- Accusé de réception de la notification des droits du travailleur
- Feuilles de temps et justificatifs de salaire (par exemple, virements bancaires ou talons de chèque de paie)
- Dossiers d'assurance et de logement (le cas échéant)
- Politiques internes visant à prévenir les abus ou les représailles
L'organisation de ces documents dans un dossier centralisé et sécurisé (numérique ou physique) permet de garantir une conformité rapide lors des inspections.
Dernier conseil : Prendre de l'avance sur l'audit
Rester informé est la première étape pour rester en conformité. AskAïa organise régulièrement des webinaires gratuits sur les règles du PTET, les inspections et les stratégies des employeurs. Suivez-nous sur LinkedIn pour recevoir des alertes sur les sessions à venir, les mises à jour juridiques et les outils pratiques conçus pour les employeurs canadiens.
Si vous n'êtes pas sûr que vos dossiers passeraient une vérification, les outils numériques d'AskAïa peuvent vous aider à effectuer des vérifications internes et à surveiller vos obligations d'employeur en vertu du PTET.
En prenant ces mesures, vous réduirez vos risques juridiques, protégerez votre main-d'œuvre et renforcerez votre capacité à embaucher des talents étrangers à l'avenir.
Agir dès aujourd'hui
Même des employeurs réputés et bien dotés en ressources ont dû faire face à des pénalités pour des erreurs évitables. La meilleure défense étant la préparation, prenez rendez-vous avec les experts de notre équipe pour un entretien gratuit sur la conformité en matière d'immigration.
Questions urgentes ?
Parlez à une experte maintenant

CRIC-CISR | n° R706585

Vous pourriez aussi aimer
Ces articles connexes

Abandonnez Excel : la tech est cruciale pour la conformité au Canada
Les employeurs canadiens font l'objet d'un examen de plus en plus minutieux en raison de la multiplication des contrôles d'immigration et du durcissem …

Maîtriser la conformité LMIA : Politiques et tenue des dossiers
Pour les employeurs canadiens, la conformité à l'EIMT va bien au-delà de l'obtention des autorisations initiales ; il s'agit d'une obligation permanen …

Checklist Québec : maîtrisez les règles CNESST et MIFI en 2025
Le Québec mélange son propre régime de normes du travail avec les inspections fédérales d'Ottawa, ce qui oblige les employeurs à jongler avec les CAQ, …